Publié dans Politique

Andry Rajoelina - « J’ai dû rejoindre un lieu sécurisé »

Publié le mardi, 14 octobre 2025

Le Président Andry Rajoelina s’est exprimé, dans la soirée d’hier, sur sa page Facebook personnelle. Dans une allocution d’une trentaine de minutes, il est revenu sur la situation tendue que traverse le pays depuis plusieurs jours.

Depuis samedi, les manifestations se sont intensifiées et certains militaires ont rejoint les protestataires. Face à cette escalade, le Chef de l’Etat a adopté un ton à la fois grave et apaisant. Il a voulu rassurer la population, appelant au calme, à la cohésion nationale et condamnant fermement les violences et les destructions.

Rajoelina a révélé avoir été la cible d’un projet d’attentat et de coup d’Etat, préparé selon lui depuis le 25 septembre. Vendredi dernier, un groupe de militaires aurait ainsi tenté de prendre d’assaut le palais présidentiel d’Ambohitsorohitra mais aurait été mis en échec. Il a aussi insisté sur le fait qu’il avait tout fait pour éviter un affrontement entre les Forces armées, allant jusqu’à ordonner le retrait des troupes loyales afin de prévenir un bain de sang samedi. Malgré tout, un soldat a été tué lors des échanges de tirs au camp Ratsimandrava, pour lequel le Chef de l’Etat a adressé ses condoléances. 

Face à cette situation, il a dit avoir refusé toute intervention étrangère, notamment de la SADC ou d’autres pays africains, estimant que « cela ne correspond pas à l’esprit malgache ». Sur les conseils du commandement militaire, il a pris la décision de quitter momentanément le palais d’Iavoloha pour un lieu sécurisé, par mesure de précaution. Dans le cadre de ce déplacement dit-il, il se donne la mission de trouver une solution durable à la crise de l’électricité. Les informations rapportées, notamment par la presse locale et étrangère, indique qu’il aurait quitté le pays à bord d’un avion de l’armée française. 

Par ailleurs, le Président a mis en garde contre toute rupture de l’ordre constitutionnel, rappelant qu’un coup d’Etat entraînerait la suspension de plus de cent projets internationaux, la perte de l’aide budgétaire (évaluée à 100 millions de dollars) et l’arrêt des grands chantiers nationaux. « Madagascar ne peut plus se permettre une nouvelle crise », a-t-il martelé, rappelant les conséquences désastreuses des précédentes.

Dans un esprit d’apaisement, Andry Rajoelina a en outre annoncé l’ouverture d’un processus de “fifamelana”, avec la signature de grâces présidentielles pour certaines personnes détenues « injustement ». Le Président a également ordonné la levée du couvre-feu, tout en renforçant les mesures de sécurité pour protéger les personnes et les biens. Il a aussi réaffirmé sa volonté de poursuivre le dialogue national avec toutes les parties. Le Chef de l’Etat a, aussi, appelé les Malgaches à la responsabilité collective, en soulignant que « nous serons tous responsables de la voie que prendra notre pays ». Il a exhorté chacun à préserver la paix, la stabilité et l’unité nationale qu’il considère comme les piliers de la reconstruction de Madagascar.

 

La rédaction

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Editorial

  • Traque aveugle (II) ?
    Nous revenons à la charge. Au risque d’être taxé d’entêté, il nous est impossible de ne pas revenir sur le thème précédent (« Traque aveugle » du 14 /11 /25) afin d’interpeller vivement ce que nous appelions, au final, de traque aveugle à l’encontre des entités de productions appartenant à des nationaux et laisser, non-inquiétés, certains ressortissants étrangers souvent naturalisés malagasy aux pratiques douteuses. Des voix commencent à s’élever et finissent par remonter en surface. Ces voix discordantes inondent la toile et dénoncent : « pourquoi s’acharne-t-on sur certains rares Gasy, capitaines d’industrie, en laissant « en paix » les … autres ! Suivez mes yeux ! Lors de la première édition de la « Traque aveugle » du 14 novembre 2025, on était amené à capter l’attention du public sur certaines opérations militaires, des fois, musclées qui sont en fait, de source avisée, des perquisitions officielles. On différencie difficilement…

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